L’idée fondamentale du novlangue est de supprimer toutes les nuances d’une langue afin de ne conserver que des dichotomies qui renforcent l’influence de l’État, car le discours manichéen permet d’éliminer toute réflexion sur la complexité d’un problème : si tu n’es pas pour, tu es contre, il n’y a pas de milieu. Ce type de raisonnement binaire permet de favoriser les raisonnements à l’affect, et ainsi d’éliminer tout débat, toute discussion, et donc toute potentielle critique de l’État.
L’idée sous-jacente au novlangue est que si une chose ne peut pas être dite, cette chose ne peut pas être pensée durablement faute de renforcement par l’échange du dialogue. La question soulevée par cette supposition est de savoir si c’est notre pensée qui donne un sens à la langue (indépendamment de celle-ci), ou si c’est la langue (comme institution ou structure) qui constitue et façonne notre pensée. Par exemple, peut-on ressentir l’idée de « liberté » si nous ignorons ce mot ?